Dans un contexte mondial où le changement climatique menace de plus en plus nos écosystèmes et nos modes de vie, une lueur d’espoir jaillit dans les salles de classe des communes Muha et Mukaza. Pendant plusieurs semaines,les élèves de 10 écoles ont été sensibilisés aux grands défis environnementaux de notre époque grâce à un projet conjointement mené par l’organisation ISHAKA 2250 et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Burundi. Plus de 500 jeunes, membres de clubs environnementaux, ont bénéficié d’une formation complète sur l’Anthropocène, les bases de l’environnement et du changement climatique, ainsi que sur les bonnes pratiques en matière de gestion des déchets. Ce projet vise non seulement à transmettre des connaissances, mais aussi à initier des actions concrètes au sein des établissements scolaires.
Et, dans chacun de ces établissements, une mission simple mais profonde a guidé l’équipe d’ISHAKA 2250 : transformer la jeunesse en une armée de défenseurs de l’environnement, armés de connaissances scientifiques et de pratiques concrètes.
Comprendre l’Anthropocène : quand l’humain change la planète
L’un des piliers de la formation portait sur l’Anthropocène, un concept encore méconnu mais fondamental pour comprendre les problématiques environnementales actuelles. L’Anthropocène désigne une époque géologique marquée par l’influence prépondérante des activités humaines sur la Terre. Contrairement aux périodes précédentes dominées par des processus naturels, l’Anthropocène se distingue par des phénomènes tels que :
•L’accélération du réchauffement climatique : en raison des émissions massives de gaz à effet de serre dues aux industries, aux transports et à la déforestation.
•La perte de biodiversité : la destruction des habitats naturels pour l’agriculture ou l’urbanisation a entraîné une extinction massive d’espèces.
•La pollution généralisée : plastiques, produits chimiques et autres déchets contaminent les sols, l’air et les océans.
Par exemple, les élèves ont découvert que l’utilisation quotidienne de sacs en plastique non biodégradables contribue non seulement à la pollution visible, mais également à la dégradation des écosystèmes aquatiques, comme le lac Tanganyika, situé à proximité de leurs écoles. “Cela m’a fait comprendre que chaque action, même jeter un simple sachet, peut avoir un impact énorme sur l’environnement”, a témoigné une élève du Lycée Saint Dominique de Kanyosha.
Les bases de l’environnement : apprendre à respecter ce qui nous entoure
La deuxième partie de la formation a introduit des notions fondamentales sur l’environnement, notamment les écosystèmes, la biodiversité et l’importance des ressources naturelles. Les écosystèmes, ces interactions entre les êtres vivants (animaux, plantes, micro-organismes) et leur environnement, ont été expliqués à travers des exemples concrets tirés du quotidien des élèves.
Ainsi, la biodiversité autour du lac Tanganyika, qui abrite des espèces de poissons essentielles à l’économie Burundaise, a servi d’exemple pour montrer pourquoi il est crucial de préserver ces richesses naturelles qui sont sous menace grandissante de polution. Les élèves ont également appris que l’eau douce , bien qu’abondante au Burundi, doit être utilisée avec précaution en raison de sa rareté croissante dans de nombreuses régions du monde.
Le changement climatique : causes, conséquences et solutions
Les élèves ont ensuite exploré les causes du changement climatique, en mettant l’accent sur les activités humaines responsables, comme :
•La combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon) pour produire de l’électricité ou alimenter les voitures.
•La déforestation massive pour l’agriculture ou le bois de chauffe, qui réduit la capacité des forêts à absorber le dioxyde de carbone (CO2).
Ces enseignements ont été illustrés par des exemples locaux, notamment les inondations et glissements de terrain de plus en plus fréquents à Bujumbura. Ces phénomènes sont exacerbés par des pratiques agricoles non durables et une urbanisation rapide, entraînant des dégâts matériels et des déplacements de populations.
Pour les solutions, les élèves ont débattu sur des mesures accessibles à leur niveau, comme planter des arbres, utiliser les transports publics , et sensibiliser leur entourage aux pratiques écoresponsables.
La gestion rationnelle des déchets : une solution à portée de main
Un des volets pratiques de la formation portait sur la gestion des déchets, un problème pressant dans les écoles et les communautés urbaines. Les élèves ont appris à identifier les différents types de déchets :
•Biodégradables : restes alimentaires, feuilles, déchets de jardinage,….
•Non biodégradables : plastiques, métaux, piles usagées,….
Ils ont été formés à trier ces déchets à la source et à envisager des solutions simples mais efficaces, comme le compostage pour les biodégradables. Pour rendre ces enseignements concrets, chaque école a été équipée de deux poubelles, l’une pour les déchets organiques et l’autre pour les recyclables.
Par exemple, au Lycée Municipal de Kinindo, un élève a suggéré de transformer les déchets biodégradables en compost pour les utiliser dans le jardin scolaire.
Former des ambassadeurs pour un avenir durable
Ce projet d’ISHAKA 2250 et du PNUD Burundi va bien au-delà de la simple formation. Il vise à créer une génération de jeunes sensibilisés, capables de porter des messages environnementaux dans leurs familles et leurs communautés. Avec plus de 500 élèves formés, l’impact ne se limitera pas aux écoles, mais rayonnera dans toute la province et dans tout les coins du pays.
En incitant ces jeunes à agir au quotidien, qu’il s’agisse de trier leurs déchets, de planter un arbre ou de réduire leur consommation de plastique, ce programme jette les bases d’un changement durable. À terme, ces élèves pourraient devenir des leaders dans la lutte contre le changement climatique et pour la protection de l’environnement au Burundi.
“Nous avons appris que protéger la nature, c’est aussi nous protéger nous-mêmes. Chaque petit geste compte”, a déclaré un éléve de l’Ecole Interantionale de Bujumbura.
Grâce à cette initiative, le message est clair : il est temps d’agir, et ces jeunes sont désormais équipés pour faire la différence.
Les établissements scolaires qui ont été sélectionnés sont :
•Lycée Saint Dominique de Kanyosha
•Lycée Municipal de Kinindo
•Petit Séminaire de Kanyosha
•École Internationale de Bujumbura
•Lycée du Lac Tanganyika I
•Lycée du Lac Tanganyika II
•Lycée de la CEPBU
•Lycée de la COMIBU
•Lycée Municipal de Rohero
•Lycée Municipal de Musaga